Le béton projeté est devenu une technique incontournable dans de nombreux projets de construction et de génie civil. Que ce soit pour la consolidation de parois, le revêtement de tunnels, le renforcement de pentes ou la réhabilitation de structures vieillissantes, le béton projeté est une solution adaptée à de nombreux cas de figure.
En tant qu’entreprise spécialisée dans la fourniture de matériel de forage et d’équipements associés, nous vous proposons dans cet article de faire un tour d’horizon des différentes méthodes de béton projeté, des cas d’usage les plus fréquents, ainsi que des astuces pratiques pour optimiser la qualité et la longévité de vos ouvrages.

Les différentes méthodes de béton projeté
Le terme générique de « béton projeté » recouvre en réalité plusieurs techniques d’application, qui se distinguent principalement par le mode de transport du béton et la façon dont il est projeté sur le support.
Le procédé par voie sèche
Le procédé par voie sèche est la méthode historique du béton projeté.
Le béton projeté est composé d’un mélange sec de ciment et de granulats qui est introduit dans la machine de projection. Ce mélange est ensuite transporté par air comprimé à travers un tuyau jusqu’à la lance de projection. L’eau est ajoutée uniquement au niveau de la buse, juste avant la projection sur le support.
Cette technique permet de démarrer et d’arrêter le chantier rapidement sans pertes importantes de produit. Elle permet aussi de contrôler la quantité d’eau injectée. Toutefois, le procédé par voie sèche peut engendrer des rebonds de matières ainsi que de la poussière parfois contraignante pour les opérateurs et certains environnements sensibles. Par ailleurs, la qualité finale du béton dépend fortement de la précision du dosage en eau à la buse.
Le procédé par voie sèche est donc plutôt adapté aux petits volumes d’injection, aux interventions localisées ou aux chantiers difficiles d’accès, notamment pour la consolidation de parois rocheuses.
Le procédé par voie humide
Aujourd’hui largement adopté sur les chantiers de grande envergure, le procédé par voie humide repose sur un principe différent : le béton est entièrement pré-mélangé à l’eau en centrale ou sur le site même, avant d’être pompé sous pression vers la lance de projection. L’air comprimé est utilisé uniquement au niveau de la buse pour atomiser et projeter le béton sur le support.
Cette méthode permet d’obtenir un béton très homogène, avec un taux de rebond nettement réduit et donc peu de pertes de matériau. De plus, la voie humide limite fortement l’émission de poussières sur le chantier, ce qui améliore les conditions de travail.
Toutefois, comme le mélange est préparé à l’avance, il est nécessaire d’assurer un contrôle qualité optimal, tant pour l’enrobage des armatures que pour la résistance à long terme de l’ouvrage. De plus, une exigence logistique est requise pour obtenir une alimentation régulière en béton frais et de qualité.
La voie humide est parfaitement adaptée aux travaux de tunnels, de galeries, de stabilisation de talus ou encore de protection de grandes surfaces.
Le procédé robotisé
La technologie a permis l’émergence de systèmes robotisés dans le domaine du béton projeté.
Ces robots de projection automatisés sont commandés à distance et permettent d’appliquer le béton de manière régulière, constante et homogène sur les supports. Grâce à la programmation précise des trajectoires et des épaisseurs, les robots offrent une qualité d’application supérieure, réduisent les défauts d’épaisseur et améliorent la compacité.
Leur utilisation permet également de réduire la fatigue des opérateurs et d’améliorer la sécurité sur les chantiers, notamment dans les zones difficiles d’accès ou dangereuses, où l’intervention humaine directe est délicate. Cependant, l’investissement initial pour ces équipements est plus élevé et nécessite une formation spécifique pour les équipes de chantier.
Le procédé robotisé trouve toute sa pertinence dans les projets de tunnels à grande section, les enceintes nucléaires, les barrages ou encore les ouvrages maritimes où la précision et l’afflux régulier sont primordiaux.
Cas d’usage du béton projeté
Le béton projeté trouve des applications variées grâce à sa polyvalence et à sa capacité à adhérer à des surfaces complexes sans coffrage :
Renforcement de tunnels et galeries
C’est le domaine de prédilection du béton projeté. Il permet :
- de conforter rapidement la voûte après excavation.
- d’enrober des armatures secondaires.
- de procéder à l’étanchéité des parois.
Stabilisation de pentes et talus
Sur les versants instables ou éboulés, le béton projeté assure :
- La consolidation immédiate des pentes.
- La protection contre l’érosion.
- La possibilité d’intégrer des treillis ou des clous de stabilisation.
Renforcement de structures existantes
Pour des bâtiments anciens ou endommagés :
- Réparation des voiles et poutres fissurés.
- Renforcement des structures béton armé.
- Remise à niveau des performances mécaniques.
Protection incendie des structures métalliques
Le béton projeté permet :
- La protection passive contre le feu.
- L’amélioration de la tenue thermique de structures porteuses.
Ouvrages hydrauliques et maritimes
- Étanchéité de barrages.
- Réhabilitation de digues.
- Réparation de canaux et d’écluses.
Les bonnes pratiques pour un béton projeté qui dure
Pour qu’un ouvrage tienne sur le long terme, il faut s’assurer que l’application du béton projeté soit réalisée avec une mise en œuvre de qualité. Celle-ci dépend à la fois de la préparation du support, du choix des matériaux et de la maîtrise des techniques d’application par les opérateurs. Plusieurs bonnes pratiques permettent d’optimiser la performance et la longévité des réalisations.
Tout d’abord, la préparation minutieuse du support. Il est indispensable de débarrasser la surface de toutes les impuretés, poussières, particules friables, graisses ou autres contaminants. Cette préparation peut se faire par différents procédés comme le soufflage, l’hydro-décapage ou le grenaillage, selon la nature du support. Une légère humidification préalable de la surface est souvent recommandée, en particulier pour les applications par voie sèche, afin d’éviter une absorption trop rapide de l’eau contenue dans le béton au contact du substrat.
Le choix de la formulation du béton projeté joue également un rôle majeur. Il convient de sélectionner une granulométrie adaptée au diamètre des tuyaux utilisés et à l’épaisseur projetée souhaitée. L’ajout d’adjuvants spécifiques permet d’améliorer la performance de la projection. Les plastifiants, par exemple, favorisent la pompabilité et la maniabilité du béton, tandis que les accélérateurs de prise permettent de réduire le rebond en cas de projection en voûte ou en paroi verticale. De plus, l’intégration de fibres métalliques ou synthétiques améliore considérablement la ductilité du béton et limite le risque de fissuration à long terme.
Pendant la phase d’application, un contrôle rigoureux est recommandé. La pression d’air et de pompage doit rester constante pour assurer un jet homogène et stable. La distance entre la buse et le support, généralement située entre 1m et 1,50m, doit être maintenue de façon régulière tout au long de l’application. L’orientation du jet, quant à elle, doit être perpendiculaire au support pour maximiser la compaction du béton et éviter les inclusions d’air. Une attention particulière doit aussi être portée à l’épaisseur déposée, car des surépaisseurs mal maîtrisées peuvent engendrer des surcharges structurelles ou favoriser l’apparition de fissures ultérieures.
Les conditions climatiques influencent également la qualité du béton projeté. Il est préférable d’éviter de travailler sous vent fort, qui perturbe la trajectoire du jet et provoque des pertes de matériau. Des températures extrêmes peuvent également poser problème. Une chaleur excessive peut accélérer le séchage en surface et nuire à la compaction, tandis que le gel immédiat après la projection compromet la prise du béton. Une protection du béton projeté est donc souvent nécessaire pendant les premières heures suivant l’application, notamment en période hivernale.
Enfin, il ne faut pas négliger l’importance de la compétence des équipes. La qualité d’un béton projeté dépend fortement du savoir-faire des opérateurs. Ces derniers doivent être formés à la gestuelle spécifique de la projection, à l’ajustement des débits et des pressions, ainsi qu’au diagnostic visuel en cours d’application. Une formation régulière et des remises à niveau permettent de maintenir un haut niveau de maîtrise technique et de garantir des ouvrages de qualité constante.
Quel matériel choisir selon les projets ?
Type de chantier | Méthode recommandée | Matériel adapté |
Petites réparations | Voie sèche | Machine à tambour, compresseur léger |
Travaux de tunnel | Voie humide | Centrale béton mobile + pompe à rotor |
Grands volumes / ouvrages sensibles | Robot de projection | Robot automate + pompe haute capacité |
Stabilité de talus | Voie humide | Pompe montée sur chenillard, bras articulé |
Travaux sous contraintes (hauteur, confinement) | Voie humide | Bras télécommandé, faible encombrement |
Conclusion
Le béton projeté est une solution technique aux performances impressionnantes, capable de répondre à des contraintes variées dans le BTP et les travaux spéciaux.
La maîtrise des différentes techniques d’application, le choix du matériel adapté à chaque contexte et le respect des bonnes pratiques conditionnent la qualité finale de l’ouvrage et sa tenue dans le temps.
Chez CAJ TRAVAUX SPECIAUX, nous proposons une large gamme d’équipements de projection, qu’il s’agisse de solutions classiques par voie sèche ou par voie humide, de pompes hautes performances ou de robots de projection dernière génération. Notre équipe est à votre disposition pour vous conseiller selon vos projets et vous accompagner dans vos futurs chantiers de béton projeté.
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